Rencontre avec M. Laurent HABERT, nouveau Directeur général de l'ARS Centre Val de Loire - 24 juin 2019

Uriopss Centre

M. Jean-Michel DELAVEAU, Président de l’URIOPSS, accompagné de M. Johan PRIOU, directeur et Mme Aude BRARD, directrice adjointe, a présenté à M. Laurent HABERT l’action de l’URIOPSS en région et la vision de notre réseau sur les grands enjeux à venir pour le secteur associatif. Bénéficiant d’une écoute attentive, plusieurs sujets ont pu être abordés, notamment :

 

  • Les effets de la désertification médicale sur les établissements et services sociaux et médico-sociaux dans l’accompagnement quotidien des personnes âgées, en situation de handicap ou confrontées à des difficultés spécifiques. M. Habert a indiqué sa volonté :
    • de relever encore le nombre des étudiants en médecine et dans les filières paramédicales ;
    • de poursuivre le développement des « Maisons de Santé Pluridisciplinaires » sur la région (90 aujourd’hui avec un objectif de près de 110 à court terme), comme outil permettant d’asseoir des organisations de soins différentes sur les territoires ;
    • de poursuivre le développement des pratiques avancées pour les infirmières qui lui semble être une solution efficace pour dégager du temps médical aux médecins ;
    • l’intérêt de réimpulser les démarches engagées sur les téléconsultations et de les accompagner au mieux pour permettre une meilleure organisation des soins, y compris en santé mentale.
      • L’URIOPSS a souligné plusieurs points de vigilance sur ce sujet :
        • Cette question est ancienne dans notre région et les acteurs ont aujourd’hui besoin d’améliorations concrètes ;
        • Si les différents leviers d’action soulignés par M Habert paraissent pertinents, il y aurait aujourd’hui un intérêt à mieux communiquer sur les expériences qui fonctionnent en la matière afin de pouvoir convaincre les acteurs de s’y engager.
        • Veiller à ne pas positionner la télémédecine ou la téléconsultation comme la réponse à la problématique de démographie médicale, car si cela doit être un outil, cela ne suffira pas.
  • La tension actuelle sur les recrutements qui, à la veille de la période estivale,  inquiète vivement les associations notamment pour les Ehpad et les services d’aide et de soins à domicile.
    • M. Habert partage cette inquiétude et souhaite que toutes les suggestions de solutions puissent lui être remontées, étant bien conscient des différents aspects de cette problématique, liée non seulement au manque d’attractivité de certains territoires mais aussi au manque d’attractivité de certains métiers (Aide-soignant, Aide Médico-Psychologique, Agent des services Hospitaliers).
  • La structuration des acteurs du champ médico-social sur le territoire avec un appui de l’URIOPSS aux réflexions en cours sur l’évolution des modèles socioéconomiques des associations.
    • M. Habert a affirmé son souhait d’encourager vivement les acteurs, spécifiquement pour les Ehpad mono-établissement, à la mise en œuvre de coopérations et regroupements. Indiquant qu’il lui parait être une hérésie pour la qualité d’accompagnement des personnes en perte d’autonomie, de maintenir des organisations mono-établissement et mono-service.
      • L’URIOPSS a souligné que ce mouvement de coopération ou de rapprochement entre associations était une tendance ancienne et régulière dans la région et qu’il demeurait important de laisser les associations construire leurs projets et leurs modalités de coopération.
  • Le suivi du projet régional de santé 2018-2022 (PRS 2) pour lequel certains des indicateurs fixés apparaissent, du point de vue des acteurs associatifs, éloignés des réalités rencontrées au quotidien par les établissements et services médico-sociaux.
    • M. Habert rappelle que c’est bien la politique qui doit primer sur les indicateurs et que l’ARS est à l’écoute des problématiques qui peuvent se poser concrètement sur le terrain dans la déclinaison de ce projet régional de santé, étant entendu que les orientations fixées sont prioritaires.
  • La politique inclusive et les points de vigilance des acteurs associatifs, liés notamment au fait de réunir l’ensemble des conditions, avec tous les partenaires du milieu ordinaire (Education Nationale, collectivités locales, bailleurs sociaux, acteurs économiques, de la culture et du sport…), permettant d’éviter d’ajouter de la vulnérabilité aux situations de personnes déjà vulnérables. En intégrant la nécessité d’une concertation entre les différentes autorités pour permettre la réussite de cette politique.
    • Le Directeur général de l’ARS a souligné l’importance d’anticiper les problématiques qui pourraient se poser dans le cadre de la mise en œuvre d’une politique plus inclusive des personnes en situation de handicap et s’est montré intéressé par les points de vigilances de l’URIOPSS sur l’anticipation des problématiques que pourra poser l’accès plus tardif au milieu spécialisé des jeunes en situation de handicap.
  • Les suites de l’appel à manifestation d’intérêt dans le champ du handicap.
    • M. Habert s’est dit satisfait du nombre important de projets reçus (117), témoignant du dynamisme des acteurs. Ces dossiers seront étudiés de manière approfondie d’ici l’automne.
      • L’URIOPSS a témoigné de la dynamique des acteurs associatifs et a souligné le besoin de lisibilité des priorités et des moyens pour élaborer les CPOM et favoriser la transformation effective de l’offre.
  • La nécessité de renforcer la cohérence entre les politiques menées par l’Aide Sociale à l’Enfance, la Protection Judiciaire de la Jeunesse et l’ARS sur les champs de l’accompagnement des mineurs. L’URIOPSS a souligné que l’insuffisance de coordination entre l’ASE et l’ARS dans le cas de situations complexes pouvait être très préoccupante quant à la sécurisation du parcours du jeune, notamment pour son accueil et son hébergement. M. Habert a indiqué son intérêt à connaître les difficultés rencontrées.